Celui qui est présenté comme « l’ambassadeur » du « Rojava », Khaled Issa, a annoncé après la rencontre des « Forces démocratiques de Syrie» avec Emmanuel Macron que la France allait envoyer des troupes à Manbij au Nord de la Syrie. La nouvelle a aussitôt été relayée dans les médias, amenant l’Elysée à chercher à en minimiser l’impact dans l’opinion. Selon Paris, rapporté par l’AFP : « La France ne prévoit pas de nouvelle opération militaire sur le terrain dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale anti-Daesh ».
Examinons cette déclaration-excuse-déni de plus près. La France, dans l’état actuel des choses est incapable, toute seule, de mener à bien quoi que ce soit en Syrie, ni où que ce soit d’ailleurs, si l’on excepte les petits pays africains qui ne disposent que de quelques avions et chars (souvent donnés ou vendus à crédit par la France). Ceci est dû au lent processus d’intégration voulu par les forces atlantistes, privant les armées européennes de leur autonomie. Quand Macron parle de l’action de la France dans le cadre de la Coalition internationale anti-Daech, cela signifie que l’action est bel et bien en cours, car la coalition est déjà sur place et en pleine action. Cela signifie surtout que la France, qui dispose déjà de troupes au sein de la coalition, a l’intention de renforcer son contingent et de s’impliquer davantage.
Une fois de plus, la France pourrait se retrouver en première ligne, soi-disant pour défendre ses intérêts, mais avant tout pour exécuter la guerre américano-anglo-sioniste, et ce n’est pas la première fois. A supposer même qu’elle soit sur le terrain pour défendre strictement ses intérêts, force est de constater qu’elle le fait sur un théâtre d’opération entièrement dessiné par les américano-anglo-sionistes, avec leurs méthodes, leur stratégie basée sur leur scénario, se plaçant même sous leur commandement. Dans de telles conditions, il faut être un expert de BFM Tv pour percevoir où pourraient se nicher les intérêts français.
La France a décidé de jouer la carde kurde, et cela ne date pas d’hier. Mais ce jeu de la France n’est que la partie visible de l’ensemble de ce qui se passe au Moyen Orient. Il suffit, pour s’en convaincre, de noter l’immense intérêt que portent Israël, les Etats-Unis, la Turquie, entre autres, pour le Kurdistan.
Tout se passe comme si tous les évènements qui ont eu lieu en Syrie jusqu’ici n’étaient que des péripéties en préparation de ce qui se dessine maintenant, c’est-à-dire l’implantation solide de l’OTAN dans le Kurdistan. Devinez à quelle fin… Le travail méticuleux entrepris pour la mise en place de bases de l’OTAN dans le Nord de la Syrie est en train de se faire compléter par un corridor reliant ces bases à la Méditerranée. Et ce corridor, que l’OTAN appelle de ses vœux depuis des années, est en train d’être construit par un de ses membres, la Turquie.
Mais, chut… ne le dites à personne. Espérons seulement que les postures actuelles d’Erdogan reflètent vraiment ses intentions car, même si elles sont tordues, elles sont encore gérables. Mais avec lui, sait-on jamais où l’on va?
Source : Réseau International