Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a été reçu par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, rapporte mardi l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). Les deux hommes ont discuté de la situation politique au Liban et dans la région.
M. Zarif est arrivé lundi après-midi à Beyrouth, à la tête d’une délégation de 45 personnes. Il s’est directement rendu au Palais présidentiel où il s’est entretenu avec le président Michel Aoun.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamad Javad Zarif, a estimé que la fin du vide présidentiel au Liban est « une victoire pour tous les Libanais. »
« Le discours d’investiture du président Aoun met en relief la profondeur et la sagesse de la vision politique du chef de l’Etat, » a-t-il dit.
Zarif avec le Premier ministre désigné Saad Hariri
Il a ensuite été reçu par le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à la Maison du Centre, d’où il a déclaré que « l’Iran est prêt à coopérer avec le peuple libanais en vue de faire face aux menaces qui nous guettent tous ».
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné « la détermination de la République islamique d’Iran de s’ouvrir sur le Liban frère, notamment le gouvernement actuel et celui qui sera formé prochainement ».
« Les menaces qui nous guettent sont illustrées par le terrorisme sioniste d’une part et le takfirisme d’autre part. Nous voulons coopérer avec le peuple libanais, toutes communautés confondues, en vue de pouvoir les affronter », a-t-il réitéré.
L’entretien entre M.M. Hariri et Zarif a en outre porté sur les crises régionales. Ils ont souligné l’importance de rapprocher les points de vue politiques entre les différents acteurs afin de trouver les solutions politiques requises.
Applaudissant l’entente nationale qui « a permis le déroulement des élections présidentielles », le responsable iranien a souhaité que « le Premier ministre désigné puisse, grâce à ce climat d’entente, former le nouveau gouvernement qui entre dans l’intérêt du peuple libanais ».
Zarif avec le chef du Parlement Nabih Berri
Le ministre iranien des Affaires étrangères, s’est ensuite rendu à Ain Tinné pour se réunir avec le président de la Chambre, Nabih Berri, à la tête d’une délégation comprenant notamment l’ambassadeur d’Iran, Mohammad Fathali.
Les deux hommes ont abordé les développements en cours sur la scène locale et régionale.
Le ministre iranien a estimé que le rôle joué par le président Berri, lors de la présidentielle et puis lors de la formation du nouveau gouvernement, était essentiel et constructif, puisqu’il prenait en compte l’intérêt du peuple libanais.
« La République islamique soutient les efforts nationaux fournis par le président Berri. De même, nous souhaitons que la prochaine période soit marquée par l’entente et l’harmonie entre les différents courants politiques influents sur la scène libanaise et de voire la naissance du gouvernement dans les proches délais », a ajouté M. Zarif.
Il a de même espéré que l’entente marque les relations entre les parties régionales, par souci pour l’avenir et le sort de la région.
Zarif avec les chefs des groupes de la Résistance palestinienne
Enfin, Zarif, a participé, ce mardi à une réunion avec les chefs des groupes de la Résistance palestinienne au Liban, durant laquelle il a réiteré que » la question palestinienne représente l’axe principal de la politique étrangère iranienne »
a rapporté l’agence d’informations iranienne Farsnews.
Zarif a déclaré que « l’entité sioniste – à travers la possession de 200 ogives nucléaires- constitue la plus grande menace pour l’ordre mondial, cette entité est avec ses pratiques agressives et ses violations des résolutions internationales le plus grand ennemi des droits de l’Homme ».
Il a souligné qu »il ya deux principaux dangers qui menacent notre région , or, la menace la plus importante pour la région et le monde est l’entité sioniste et ce phénomène colonial est la source de toutes les menaces à la paix et à la sécurité et aux droits de l’Homme ».
Et de poursuivre : » pour ce qui est de la deuxième menace , il s’agit du takfirisme qui a apporté à notre région des horreurs. Or, fait marquant, les groupes terroristes takfiristes n’ont jamais représenté un danger ou une menace pour l’entité sioniste, ils tentent de ternir l’image de l’Islam dans le monde via des mensonges fallacieux ».
Par ailleurs,le chef de la diplomatie iranienne a qualifié le Liban de « symbole de la Résistance et de la victoire « , avant de saluer le rôle du Hezbollah et de » son leader et frère résistant » Sayyed Hassan Nasrallah, qui, à ses yeux, « symbolise la Résistance » et en est » la gloire » et « la fierté ».
Concernant les questions yéménite et syrienne, Zarif a déclaré que « les peuples de ces pays doivent payer de leur vie le jeu politique destructeur de certains pays en colère dans la région ».
Évoquant ensuite l’accord nucléaire signé entre l’Iran et les grandes puissances, Zarif a insisté « sur le fait que ce n’est pas le Plan global d’action conjoint qui a rendu l’Iran puissante, mais il a néanmoins levé les obstacles dressés pour diminuer le poids de l’Iran ».
Le premier diplomate iranien a déploré que « certains pays de la région soient en colère face à cette évolution ».
Qualifiant d’historique et de délicate la responsabilité des agents et des responsables diplomatiques dans la conjoncture actuelle, Zarif a ajouté: » Il faut savoir profiter de toutes les occasions et agir sagement dans le sens de la stabilité et du progrès dans la région ».
Source: Divers