Les USA ont annoncé leur retrait de l’accord nucléaire avec l’Iran et l’introduction de nouvelles sanctions. De plus en plus d’observateurs se demandent aujourd’hui comment vont réagir les pays qui achètent du pétrole iranien.
La Deutsche Bank estime que durant la période de 180 jours impartie pour l’entrée en vigueur des sanctions (soit jusqu’au 5 novembre 2018), ni les exportations ni la production de pétrole ne diminueront en Iran, explique le site d’information Vestifinance.ru.
Il est relativement difficile d’évaluer l’impact de la décision des USA. Il ne faut pas oublier que les pays européens ont annoncé qu’ils respecteraient l’accord nucléaire, tout comme les autres signataires. De facto, les États-Unis ont donc quitté l’accord unilatéralement. En revanche, les USA ont décrété des sanctions — et notamment l’interdiction des opérations en dollars avec l’Iran.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a parlé de l’importance de respecter le Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien et a rappelé la disposition de l’UE à défendre ses intérêts économiques.
«Comme nous l’avons toujours dit, l’accord nucléaire n’est pas bilatéral et sa rupture ne relève pas des compétences d’un pays en particulier. Je suis particulièrement préoccupée par l’annonce de nouvelles sanctions. Dans les heures et les jours à venir, je m’entretiendrai avec tous nos partenaires pour évaluer les conséquences. L’UE agira en conformité avec les intérêts de sa sécurité et de la protection de ses investissements économiques.»
Goldman Sachs est convaincue que l’impact des nouvelles sanctions sera limité. La majeure partie des exportations iraniennes part à destination des pays asiatiques, qui ont déjà annoncé qu’ils continueraient d’importer du pétrole iranien. De leur côté, les pays européens en importeront probablement à terme s’ils obtenaient des concessions des USA.
A noter également: plusieurs pays pourraient tenter de contourner les sanctions en passant aux paiements dans d’autres monnaies. Sans oublier la possibilité d’échanger du pétrole contre de la nourriture, des céréales, etc.
Pour sa part, l’Iran ressent déjà pleinement l’influence de la décision des États-Unis. Une véritable crise monétaire a éclaté dans le pays et le cours du rial s’est effondré.
Les compagnies européennes ont six mois pour cesser leurs affaires avec l’Iran. Sinon, elles risquent de faire l’objet de sanctions américaines.
L’Arabie saoudite s’est dite prête à remplacer le pétrole iranien, qui quittera son marché après le rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran. C’est ce qu’a annoncé mercredi le ministre saoudien de l’Énergie Khaled al-Faleh. «L’Arabie saoudite travaillera en contact étroit avec les membres de l’Opep, les producteurs pétroliers hors organisation et les principaux acheteurs (pétroliers) pour niveler les effets de la pénurie de pétrole», a écrit le ministre sur Twitter.
Il a souligné qu’après la sortie des États-Unis de l’accord sur le programme nucléaire iranien, Riyad jugeait nécessaire de «réaffirmer sa disposition à ce que le marché pétrolier soit stable». «Dans les jours à venir je serai en contact avec les USA, la Russie et d’autres producteurs pétroliers pour garantir la stabilité des fournitures», a déclaré Khaled al-Faleh.
Source: Sputnik