Le républicain Donald Trump, sans aucune expérience politique, a remporté ce mercredi l’élection présidentielle américaine, provoquant un séisme politique sans précédent qui plongerait les Etats-Unis et le monde dans une incertitude vertigineuse.
Pour l’emporter et devenir le 45 e président des Etats-Unis, les deux candidats devaient franchir le cap crucial des 270 grands électeurs.
Donald Trump, qui s’est imposé dans la plupart des États pivots (« swing states ») comme la Floride, l’Ohio ou la Caroline du Nord, a obtenu 290 grands électeurs (alors que 270 étaient nécessaires pour gagner la présidentielle) dans 29 États américains, majorité absolue nécessaire pour devenir président des États-Unis, contre 218 à sa rivale démocrate Hillary Clinton.
« Je m’engage à être le président de tous les Américains », a déclaré l’homme d’affaires à l’issue d’une campagne extrêmement agressive. « L’heure est venue pour l’Amérique de panser les plaies de la division », a-t-il ajouté dans un discours de victoire au ton conciliant.
Le septuagénaire, dont le programme de politique étrangère suscite de très nombreuses interrogations, s’est par ailleurs engagé à entretenir de bonnes relations avec les autres pays.
« Nous avons un bon programme économique », a ajouté celui qui avait fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques. « Nous allons de nouveau rêver de grandes choses pour notre pays ».
« Nous allons nous mettre au travail immédiatement pour le peuple américain », a-t-il conclu.
Clinton reconnait sa défaite
L’ex-Première dame a reconnu sa défaite lors d’un appel téléphonique avec Trump.
Peu auparavant, le directeur de sa campagne, John Podesta, avait lancé devant les partisans de Clinton que les résultats des présidentielles américaines sont incertains.
«Elle n’en a pas fini», a dit M. Podesta alors que le républicain Donald Trump se rapprochait de la victoire.
«Chaque voix compte. Les résultats de plusieurs Etats sont incertains. Donc nous n’aurons rien à dire de plus ce soir», avait-il dit.
Le républicain populiste de 70 ans a fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques qui ont selon lui « saigné le pays à blanc ». En promettant de « rendre à l’Amérique sa grandeur », son slogan, et de la protéger de l’extérieur.
Ce milliardaire imprévisible, que personne n’avait vu venir, avait promis lundi un « Brexit puissance trois », référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l’Union européenne.
Ce développement choc intervient à l’issue de 18 mois d’une campagne électorale qui a profondément divisé les Etats-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et sa violence.
Plus de 60% des Américains pensaient que Donald Trump n’avait pas le caractère pour devenir président. Mais il a réussi à capter la colère et les angoisses d’une partie des Américains.
La possibilité d’une présidence Trump a violemment secoué les marchés. Le dollar a chuté alors que les investisseurs se précipitaient sur les valeurs refuges comme l’or et les marchés obligataires.
Plus de 200 millions d’Américains étaient appelés aux urnes mardi pour choisir le successeur de Barack Obama, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier après huit années au pouvoir.
La campagne, particulièrement violente, faite souvent d’attaques personnelles, a laissé un goût amer et a accru la méfiance des Américains envers leur classe politique.
Les Américains votaient aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington et la totalité de la Chambre des représentants.
Les républicains ont remporté mercredi le Sénat et continueront ainsi de contrôler l’ensemble du Congrès des Etats-Unis, fournissant une majorité parlementaire sur laquelle le président élu Donald Trump pourra s’appuyer, selon plusieurs médias.
Source: Divers