Les Etats-Unis ont infligé lundi de nouvelles sanctions financières au Venezuela, au lendemain de la réélection du président socialiste Nicolas Maduro jusqu’en 2025.
Le président américain Donald Trump a signé un décret, dont la portée était dans un premier temps difficile à évaluer, visant à réduire la capacité du régime de Caracas à vendre ses actifs. Son vice-président, Mike Pence, a qualifié le scrutin de « farce ».
En revanche, le président russe Vladimir Poutine a félicité M. Maduro, lui souhaitant « une bonne santé et le succès dans la résolution des défis sociaux et économiques auxquels fait face le pays ». Cuba a également applaudi la « large victoire » du dirigeant vénézuélien, l’assurant de son soutien.
Dans une série de tweets, M. Maduro a remercié « Vladimir Poutine pour sa reconnaissance de notre triomphe », « le Président de la République de Chine Xi Jinping pour son message d’appréciation de la grande victoire » ainsi que les dirigeants de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, et du Nicaragua, Daniel Ortega.
Lors du scrutin boycotté par l’opposition pro-américaine, M. Maduro, 55 ans, a obtenu 68% des voix contre 21,2% à son principal adversaire Henri Falcon, 56 ans.
Maduro s’est réjoui, lui, d’un « record historique » dimanche assurant à ses sympathisants: « jamais auparavant un candidat présidentiel n’avait gagné avec 68% des voix du peuple, et jamais auparavant il n’avait 47 points d’avance sur le second candidat ».
Les résultats annoncés ont été rejetés par le Chili, le Panama, le Costa Rica tout comme par le Groupe de Lima, une alliance de pays d’Amérique et des Caraïbes qui comprend l’Argentine, le Brésil, le Canada, la Colombie et le Mexique.
Les 14 pays du Groupe de Lima ont annoncé lundi le rappel de leurs ambassadeurs du Venezuela au lendemain de ce scrutin et vont « coordonner des actions pour que les organismes financiers internationaux et régionaux n’octroient plus de prêts au gouvernement du Venezuela ».
En marge du de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 lundi à Buenos Aires les Etats-Unis, l’Argentine, l’Australie, le Canada, le Chili et le Mexique ont condamné la réélection de Nicolas Maduro.
La quasi totalité des responsables gouvernementaux, y compris M. Maduro, sont visés par des sanctions de l’UE ou de Washington.
Les Etats-Unis, qui achètent un tiers du brut vénézuélien, ont menacé d’un embargo pétrolier et interdisent à leurs citoyens toute transaction sur la dette vénézuélienne.
Pénurie
Touché par l’effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, souffre d’un manque de devises qui l’a plongé dans une crise aiguë. En cinq ans le PIB a fondu de 45% selon le FMI, qui anticipe une contraction de 15% en 2018 et une inflation de 13.800%. La production de pétrole est au plus bas depuis 30 ans.
Maduro, qui s’appuie sur la Chine et la Russie, soutient que cette situation est la conséquence d’une « guerre économique » livrée par la droite et les Etats-Unis pour le renverser.
Source: Avec AFP