Jour après jour on apprend que des entreprises françaises travaillant en Iran quittent ce pays par crainte des sanctions américaines décidées par D. Trump.
Après Total, c’est au tour de Peugeot dont les intérêts en Iran sont très importants ; c’est au demeurant la deuxième fois que Peugeot se retire d’Iran sous la pression américaine – la première fois, ce fut en 2012 lorsque General Motors entra dans son capital et exigea que la société française cesse ses activités dans ce pays.
Ces retraits interpellent ; les prétentions américaines de menacer les sociétés françaises et européennes de sanctions par le biais de l’application extraterritoriale des lois américaines sont inacceptables au regard du droit international sauf à admettre que le droit international se réduit au droit du plus fort.
La question des relations avec D. Trump est bien d’abord une question de rapport de forces. A ce titre, il est étonnant de constater combien la lâcheté semble la qualité la plus partagée en France et en Europe parmi les gouvernants, plus atlantistes les uns que les autres, mais aussi parmi nos concitoyens quadras œuvrant dans la finance dont les choix de vie n’ont d’yeux que l’Amérique
Ils n’oublient qu’une chose : le rapport de forces, ÇA SE CRÉE !
La France, tout comme les autres Etats européens, ont les moyens de prendre des contre-mesures à l’égard des intérêts américains mais il leur manque une chose, la volonté politique.
Tout est dit, en effet, dans l’appel téléphonique d’hier entre D. Trump et E. Macron – tel qu’il a été rapporté par CNN et repris par les médias français – le Président français qui prétend avoir des relations spéciales avec le Président américain se serait fait vertement sermonné par Trump.
Il est évident que ce comportement est inacceptable mais cela démontre l’amateurisme de la part d’E. Macron :
C’est d’abord une sérieuse erreur d’analyse sur le Président américain dont la brutalité est plus que légendaire ; ne pas en tenir compte est surprenant.
Mais c’est surtout une faute tactique impardonnable : avant d’appeler Trump ou mieux de reprendre son attache par des canaux diplomatiques pour bien marquer que l’on n’est pas entre copains mais dans des relations d’Etat à Etat, il eût été impératif de prendre au préalable des contre-mesures pour rappeler aux Américains que le monde n’est plus un pâle copie de leurs intérêts.
La réciprocité est le début de la sagesse, D. Trump doit l’apprendre !
Par Jacques MYARD : membre Honoraire du Parlement, maire de Maisons-Laffitte et président du Cercle Nation et République
Source : Réseau international