Le chef de la plus grande tribu irakienne a réclamé des armes pour se défendre contre le groupe takfiro-wahhabite Daesh après que plusieurs de ses membres ont été enlevés et tués dans le centre du pays.
« Les forces de sécurité sont incapables de contrôler le territoire sur lequel vivent les Chammar et les autres tribus », assure dans un communique publié mardi soir cheikh Abdallah Hmeidi Ajil al-Yawar, le plus important chef de cette tribu, qui s’étend de la Syrie jusqu’à l’Arabie saoudite.
« Il faut que le chef des forces armées (le Premier ministre NDLR) recrute pour l’armée et forme des brigades tribales qui doivent être équipées avec des armes comme celles possédées par Daesh », ajoute-t-il.
Les rapts des membres de la tribu Chammar se sont poursuivis avec la disparition mardi d’un chauffeur de minibus à Wadi al Safa, dans la province de Salaheddine, selon la police.
Dimanche, des membres de Daesh avaient attaqué plusieurs villages ou hameaux dispersés l’immense région désertique de Jazira qui s’étend de l’ouest de Bagdad jusqu’en Syrie et kidnappé 30 personnes.
Le corps de sept d’entre elles avaient été retrouvés et les forces de sécurité cherchaient les autres.
« Nous jurons devant Dieu que nous allons affronter avec force le terrorisme d’où qu’il vienne et nous rejetons avec force que la religion d’Allah soit utilisée par des groupes extrémistes », dit-il en reprochant aux forces de sécurité de n’avoir rien fait pour protéger ses membres.
La tribu Chammar est particulièrement visée par Daesh car elle a combattu férocement les takfiristes durant trois ans et est loyale au gouvernement.
L’Irak a déclaré en décembre la « victoire » sur Daesh et la violence a fortement décru après trois années d’âpres combats meurtriers pour reprendre au groupe takfiriste près d’un tiers de l’Irak, dont il s’était emparé en 2014.
Cependant, si les takfiristes ont perdu l’ensemble des centres urbains, notamment l’ancienne « capitale » de Daesh en Irak, Mossoul (nord), ils se meuvent dans le désert et continuent de perpétrer des attaques, aidés par la difficulté du terrain.
Source: Avec AFP