Grand exploit pour l’armée syrienne: le vendredi soir 6 juillet, elle a conquis le poste-frontière Nassib, aux confins avec la Jordanie et depuis, elle a entièrement sécurisé l’autoroute Damas-Amman.
L’agence Sana a rapporté que le drapeau syrien avait « été hissé au niveau du poste de Nassib », qui avait été occupé par les rebelles en 2015.
Plusieurs postes frontaliers secondaires dans la province sud-est de Deraa et jusqu’à Nassib sont désormais sous contrôle, aisni que des postes frontaliers dans la province de Souweïda, assure l’agence syrienne Sana.
Il en découle de ces exploits la fermeture de l’une des premières voies d’approvisionnement en hommes et en armes des différents groupes insurgés en provenance de la Jordanie. Ils étaient tous commandités par la cellule MOQ, formé d’agents de renseignements jordaniens, saoudiens, américains, israéliens et européens .
Selon la correspondante de la télévision libanaise al-Mayadeen TV, la prise de ce poste-frontière met fin au complot tramé contre cette région en provenance de la Jordanie.
« Deraa est très symbolique pour Assad parce que c’est le berceau de la révolution syrienne, tandis que (la reprise de) Nassib poussera les Jordaniens à s’investir pour un retour du régime dans le sud-ouest au vu des bénéfices de la reprise des échanges commerciaux avec la Syrie », explique pour sa part à l’AFP Nicholas Heras, chercheur au Centre for a New American Security, rapporte l’AFP.
Avant la crise, ce poste a été surtout le principal passage du trafic terrestre des marchandises, non seulement pour la Syrie et la Jordanie mais pour le Liban aussi. Il deversait vers les pays du Golfe.
Sa fermeture a occasionné un milliard de dollars de pertes pour le gouvernement jordanien.
Ce Samedi matin, signe du retour en force du régime dans la région, des soldats de l’armée syrienne et de la police militaire russe, des tanks et des véhicules militaires étaient déployés au poste-frontière de Nassib, porte vers la Jordanie, a constaté une journaliste de l’AFP.
Selon Sana, d’importants dégats ont été constatés dans ce poste-frontière, qui a été transformés par les rebelles en une caserne. Une importante quantité d’armes y a été retrouvée.
6.000 rebelles iront à Idleb.
Auparavant, un accord avait été conclu entre le gouvernement syrien et les rebelles du sud dans la ville de Bousra al-Cham au bout de longues négociations entre Russes et factions rebelles.
« Un accord a été obtenu entre le gouvernement syrien et les groupes terroristes », a annoncé l’agence de presse officielle Sana.
Celui-ci prévoit l' »entrée en vigueur d’un cessez-le-feu et la remise par les groupes terroristes de leurs armes lourdes et moyennes dans toutes les villes et localités », selon Sana.
Ceux « qui refusent ce règlement partiront pour (la province d’) Idleb avec leurs familles », a précisé l’agence, une condition sur laquelle les factions rebelles avaient insisté. Selon des sources rebelles, Moscou avait auparavant rejeté un abandon progressif des armes lourdes par les insurgés et tout transfert .
Selon le porte-parole du commandement rebelle, Hussein Abazeed, l’accord de vendredi soir prévoit le transfert en toute sécurité d’au moins 6.000 personnes –combattants et civils–, vers la province d’Idleb (nord-ouest, encore sous contrôle insurgé.
D’autre part, les déplacés pourront revenir chez eux, d’après la même source. Il y en a eu quelque 325.000 déplacés, selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
L’accord, « la meilleure option possible » pour les rebelles
En vertu de l’accord conclu vendredi soir, les institutions de l’Etat reprendront leur travail dans la région et « l’Etat syrien prendra le contrôle de toutes les positions aux mains des rebelles le long de la frontière jordanienne », selon l’agence Sana.
Selon l’AFP, les groupes rebelles ont confirmé l’existence d’un accord dans un communiqué, tout en réclamant une supervision de l’ONU pour sa mise en œuvre.
Le porte-parole du commandement rebelle, Hussein Abazeed, a affirmé à l’AFP que cet accord constituait « la meilleure option possible pour épargner le sang des combattants insurgés ».
L’accord, qui se déroulera en trois étapes, a débuté dans l’est de la région de Deraa et doit ensuite être appliqué dans le chef-lieu de la province puis dans l’ouest, selon M. Abazeed.
Daech, au sud-ouest de Deraa
Un chef militaire a indiqué pour al-Mayadeen TV que désormais 90% de la province de Deraa est libéré et il ne reste plus que 5 villages . Le groupuscule Khaled Ben al-Walid, ayant prêté allégeance à la milice wahhabite terroriste Daech (Etat islamique-EI) est encore positionné dans le sud-ouest de la province de Deraa, proche à la fois du Golan et de la Jordanie.
(Images terrestres et aériennes de la conquête du poste-frontière Nassib prises par les caméras de Média de guerre)
Sources: Média de guerre, Sana, AFP, Al-Mayadeen