Benjamin Netanyahu a affirmé que les manifestations qui se déroulaient en Iran témoignaient de l’efficacité des pressions internationales sur Téhéran. Des forces extérieures ont joué leur rôle dans la dégradation de la situation économique en Iran, ont admis des analystes iranien et israélien dans un entretien accordé à Sputnik.
L’économie iranienne, à l’exception du secteur pétrolier, n’est pas trop dépendante des forces extérieures, et l’efficacité des pressions extérieures ne pourrait être évaluée qu’à 20%, a déclaré à Sputnik Sabbah Zanganeh, ancien ambassadeur iranien auprès de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).
«Il s’agit plutôt des pressions psychologiques exercées par les États-Unis et de l’interdiction des transactions en dollars. Aussi, l’Iran s’est-il mis à utiliser l’euro, ainsi que des monnaies nationales d’autres pays», a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter qu’au lieu de parler d’une «pénible» situation économique en Iran, le Premier ministre israélien ferait mieux de répondre pour ses propres crimes économiques: corruption, escroquerie et abus de confiance.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Vladimir Mesamed, professeur à l’Université juive de Jérusalem et grand spécialiste de l’Iran, a estimé lui aussi que les déclarations des responsables israéliens sur l’Iran n’étaient pas toujours objectives, bien que les sanctions américaines aient évidemment contribué aux manifestations de la population iranienne.
«Je ne pense toutefois pas que la situation [en Iran, ndlr] soit aussi désastreuse que ce qu’elle est présentée en Israël», a indiqué M.Mesamed.
Et de relever que comme la Russie, l’Iran s’adaptait à la vie sous sanctions, comme l’Union soviétique l’avait fait autrefois.
«Le plus grave impact exercé sur l’Iran au cours de ces dernières années, c’est la déception [du peuple, ndlr] dans les avantages attendus du Plan global d’action conjoint», a résumé l’Israélien.
Le Plan global d’action conjoint (PGAC) est un accord signé à Vienne le 14 juillet 2015 par les huit parties suivantes: les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, soit les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne), ainsi que l’Union européenne et la République islamique d’Iran.
Début mai, la tension est montée d’un cran autour du programme nucléaire iranien après la décision des États-Unis de se retirer de l’accord de 2015, telle qu’annoncée par Donald Trump le 8 mai dernier. Le Président américain avait également déclaré que Washington rétablirait ses sanctions imposées à Téhéran, suspendues suite à la signature de l’accord de 2015.
Source: Sputnik