La télévision panarabe al-Mayadeen a révélé qu’une force turque a débarqué à l’est de Mossoul et emmené avec elle les familles des membres de la milice wahhabite Daesh (Etat islamique). Citant des sources des services de renseignements irakiens, la télévision a précisé que la force turque est venue depuis Sinjar. Selon les renseignements, ce sont des commandants turcs qui dirigent la bataille de Daesh .
A noter que le président turc Recep Tayyeb Erdogan a insisté lors du lancement de la bataille de Mossoul le 16 octobre dernier pour que ses troupes participent à la bataille de Mossoul. Ce que le Premier ministre iralien a rejeté avec véhémence. Pendant longtemps, Ankara a été sérieusement soupçonné d’avoir été de mèche avec Daesh surtout en Syrie.
Le passage vers la Syrie presque fermé
Al-Mayadeen a aussi révélé que les forces volontaires du Hachd al-Chaabi qui combattent aux côtés de l’armée irakienne dans la bataille de Mossoul ont fermé le passage vers la Syrie.
Coalition de groupes armés formés de chiites et de sunnites fils des tribus irakiennes arabes, ils oeuvrent plus précisément à l’ouest de Mossoul, pour empêcher les dirigeants et les miliciens de Daesh de prendre la fuite vers la Syrie.
Selon leur déclaration, la zone intermédiaire vers ce pays qui comprend de larges superficies dans le désert de Ninive est désormais presque entièrement sous le contrôle du Hachd. Mais celui-ci craint selon al-Mayadeen que Daesh n’ait recours aux civils pour facilier l’évasion de ses membres.
Des Irakiens fuient en Syrie
Justement, ces appréhensions tombent à pic avec des déclaration du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, selon lequel des Irakiens fuyaient en Syrie devant l’armée irakienne.
Des habitants des localités situées près de Mossoul, dans le nord de l’Irak, affluent vers les provinces syriennes de Raqqa, de Deir Ezzor et de Hassaké, constate l’agence onusienne.
D’après le porte-parole du secrétaire général de l’Onu Stéphane Dujarric, les Irakiens ont peur d’être traités comme des complices des djihadistes de Daesh qui contrôlaient leurs localités avant l’offensive de l’armée.
Bouclier humain: des habitants poussés au déplacement
Selon les témoignages de résidents de Raqqa et Mossoul, ainsi que les propos du haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Daesh a poussé au déplacement des dizaines de milliers d’habitants, utilisés sur les routes comme boucliers humains pour stopper la progression de l’armée irakienne.
Le correspondant d’al-Mayadeen a pour sa part indiqué que Daesh a fait exploser des voitures piégées contenant également des produits chimiques toxiques contre les habitants qui fuyaient la ville.
Selon le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme Zeid Ra’ad Al Hussein, Daesh a tué 40 espions présumés à Mossoul le 8 novembre et 20 autres le lendemain.
De plus en plus brutaux
Comme à chaque avancée de l’armée, les miliciens takfiristes redoublent de cruauté envers les populations locales. Près de 48 000 habitants ont déjà fui Mossoul. Beaucoup décrivent les combattants de Daesh comme devenant chaque jour de plus en plus brutaux et violents.
Toute personne soupçonnée de collaboration avec l’armée irakienne est tuée sur le champ, le plus souvent lors d’une exécution publique. Plusieurs habitants ont signalé que la semaine dernière, une famille entière ainsi que leurs voisins avaient été exécutés pour une simple histoire de carte SIM d’un téléphone mobile.
Le 7 novembre, une prison souterraine a été découverte dans le quartier de al-Shura, dans le sud de Mossoul. Elle contenait 961 hommes et adolescents détenus dans des cages de 1 mètre par 50 centimètres. Quasiment tous présentaient des traces de torture et étaient extrêmement amaigris.
Les enfants investis dans la bataille
La colère des terroristes n’a pas non plus épargné ses propres membres. Selon RT, les miliciens de Daesh ont tué des dizaines de déserteurs et d’espions présumés en utilisant des enfants de 12 ans comme kamikazes.
Selon Zeid Ra’ad Al Hussein, sept combattants de Daesh ont été décapités plus tôt ce mois-ci pour avoir déserté le champ de bataille. Suite à l’exécution, des responsables de Daesh ont diffusé un message sur haut parleur aux autres combattants pour leur annoncer que le même sort serait réservé à tous ceux qui tenteraient de fuir.
A Raqqa, en Syrie, Daesh, qui y stocke déjà des armes, continue de fortifier les quartiers occupés et déployer des enfants utilisés pour les combats après des mois de formation militaire appuyée par une propagande constante, dans les zones où ils soupçonnent les milices kurdes d’avancer.
«La majorité d’entre eux sont des fils de combattants abattus par nos ennemis. Nous les avons programmés comme des robots. Ils ne craignent rien, pas même la mort», a déclaré au quotidien britannique The Guardian un haut responsable de l’Etat islamique avec qui le titre de presse est en contact depuis plusieurs années déjà.
6 attaques-suicides repoussées
Sur le terrain, les militaires irakiens ont repoussé six attaques-suicides de Daesh depuis samedi matin à l’est de la ville de Mossoul, a indiqué à Sputnik une source au sein de l’armée irakienne.
« Daech a organisé ce matin six attaques de kamikazes, toutes ont été repoussées par les forces armées. Les terroristes ont essayé de rétablir leur contrôle sur le quartier d’Al-Zahra », a précisé la source.
Source: Divers