Le président du Venezuela Nicolas Maduro se prépare à répliquer avec une poigne de fer à l’attentat dont il a été la cible.
Le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez a exprimé dimanche, de même que le haut commandement militaire, son entier soutien au président Maduro.
« Nous restons fermement attachés à nos convictions, soutenant inconditionnellement et avec la plus grande loyauté notre commandant en chef », a déclaré le ministre, cité par l’AFP.
Il a confirmé les déclarations de M. Maduro selon lesquelles il a réchappé samedi à un attentat mené avec des drones chargés d’explosif pendant une cérémonie militaire dans le centre de Caracas.
6 hommes arrêtés
Six hommes accusés d’avoir tenté d’assassiner M. Maduro ont été arrêtés, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur Nestor Reverol.
Sept militaires ont été blessés dans l’attaque, et le pronostic est « réservé » pour trois d’entre eux, a-t-il déclaré.
« Nous avons jusqu’à présent six terroristes et tueurs à gages arrêtés, plusieurs véhicules saisis; des perquisitions ont eu lieu dans divers hôtels de la capitale, où des preuves accablantes ont été découvertes », a déclaré le ministre.
« Les exécutants et les planificateurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays ont été entièrement identifiés » et « d’autres arrestations ne sont pas exclues dans les prochaines heures », a indiqué M. Reverol.
Le procureur général Tarek Williams Saab, proche du pouvoir, a annoncé qu’il révèlerait lundi les identités des personnes arrêtées.
De son côté, le ministre de la Communication et de l’Information, Jorge Rodriguez, a déclaré que l’attaque en question a été planifiée pendant six mois.
Peu après les faits, M. Maduro a mis en cause son homologue colombien, qui doit passer les rênes du pouvoir mardi à son successeur Ivan Duque. « Je n’ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos est derrière cet attentat », a assuré M. Maduro, évoquant aussi des « financiers » non identifiés qui résideraient aux Etats-Unis.
Il a également mis en cause « l’ultra-droite », se référant ainsi à l’opposition vénézuélienne.
« Il n’y aura pas de pardon » pour les auteurs, a prévenu M. Maduro. « Ceux qui ont osé aller jusqu’à l’attentat personnel, qu’ils n’espèrent pas le pardon, nous les poursuivrons et nous les capturerons où qu’ils aillent se cacher, je le jure! », a lancé le président.
2 drones chargés d’un kilo de C4
Selon le ministre de l’Intérieur, l’attaque a été menée à l’aide de deux drones, chacun chargé d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire.
L’un des drones a survolé la tribune présidentielle mais a été brouillé et est allé exploser « hors du périmètre prévu », a déclaré M. Reverol. Le contrôle du second drone a été perdu et il a explosé contre un bâtiment situé non loin du lieu où se déroulait la parade.
Lors de la parade militaire de samedi, les Vénézuéliens ont pu voir M. Maduro, en direct à la télévision gouvernementale, interrompre son discours.
Après une détonation, M. Maduro, son épouse Cilia Flores et les hauts gradés qui les entouraient sur une estrade ont regardé vers le ciel, l’air surpris et inquiet.
La caméra montre alors plusieurs centaines de soldats qui rompent les rangs et se mettent à courir sur l’avenue où se déroulait l’événement.
Cuba a exprimé son « entière solidarité » au président vénézuélien face à cette « tentative d’attentat ». La Russie, l’Iran, le Nicaragua et la Turquie ont aussi condamné cette action.
Les Européens sont restés silencieux ou prudents, comme Madrid, qui parle de « faits violents » et réprouve « tout type de violence à des fins politiques ».