Dans les prisons saoudiennes, les militantes pour les droits de la femme en voit de belles couleurs. C’est le cas entre autre d’Imane al-Najfane.
Selon le compte Twitter « Prisonnières saoudiennes », cette jeune fille d’officier militaire saoudien et mère de trois enfants a été incarcérée à l’isolement pendant trois mois de suite, entre mai et aout 2018. Durant lesquels elle n’a pu voir ni contacter personne.
Bloggeuse sur le site Saudi Woman, depuis 2008, elle s’était fait remarquer en réclamant des droits pour les femmes saoudiennes qu’elle a aussi critiquées parce qu’elle s’étaient résignées à leur condition.
Les autorités saoudiennes lui en veulent de les avoir poussés à accorder aux femmes le droit de conduire des voitures, parce qu’elle a menée avec d’autres femmes une importante campagne de médiatisation. Elle est accusée d’avoir photographié les femmes saoudiennes qui ont conduit leur voiture durant cette campagne en 2013.
Quelques mois après que la loi a été décrétée, elle a été arrêtée en mai 2018, ainsi que d’autre militantes saoudiennes et deux hommes, sous prétexte «de liens avec des parties suspectes ». Une accusation fabriquée de toute pièce selon ses proches et qui équivaut à la haute trahison.
Ayant toujours exprimé sur son blog « être fière de son appartenance à sa culture islamique, à ses origines najdéennes et à sa patrie saoudienne » elle a été traitée en prison de « collaboratrice du Qatar » et ses geôliers lui demandent sans cesse si elle préfère croupir en prison ou être exécutée.
Durant son interrogatoire, elle était emmenée durant la nuit, les mains et les pieds menottés et les yeux couverts vers une cave souterraine où elle subissait différentes sortes de torture.
Couchée sur un lit en fer, elle était fouettée dans toutes les parties du corps et électrocutée, indique le site. Elle faisait régulièrement l’objet d’attouchements à caractère sexuel durant les séances de l’interrogatoire et la nuit, un garde de prison entrait dans sa cellule pour la tabasser et la tripoter.
Elle a aussi été photographiée toute nue et ses photos lui étaient constamment brandies.
Le site « Prisonnière saoudienne » assuré aussi qu’une autre militante saoudienne emprisonnée, Lajine al-Hazoule, a subi dans les prisons saoudiennes les mêmes supplices que ceux d’Imane. Ces lieux d’incarcération étaient supervisés directement par Saoud al-Qahtane, l’ex-responsable médiatique du prince héritier Mohamad Ben Salmane. Etan soupçonné d’avoir commandité l’assassinat du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie, il a été démis de ses fonctions et traduit en justice, pour lui faire adosser parmi 11 autres inculpés cet assassinat qui en incombe à MBS plus que quiconque.
Qahtane aurait, selon le compte saoudien, participé à une séance de l’interrogatoire au cours de laquelle il a menacé Lajine de la violer.
Source: Divers