« Les pétroliers déchargent des millions de barils de pétrole iranien dans des réservoirs de stockage dans les ports chinois, créant ainsi une réserve de pétrole brut aux portes du plus gros acheteur du monde » ; vient d’écrire Bloomberg.
« Deux mois et demi après l’interdiction de l’achat du pétrole iranien par la Maison-Blanche, le pétrole brut de la nation iranienne continue d’être envoyé en Chine où il est stocké dans ce que l’on appelle ‘stockage sous douane’, rapportent des sources informées. Cette offre ne traverse pas les coutumes locales et ne figure pas dans les données d’importation du pays et ne constitue donc pas nécessairement une violation des sanctions. Bien qu’il ne soit plus en circulation pour le moment, sa présence pèse sur le marché », ajoute l’agence de presse américaine.
« La majeure partie du pétrole iranien contenu dans les « tanks » sous douane de la Chine appartient toujours à Téhéran et n’est donc pas en violation des sanctions. Le pétrole n’a pas franchi les douanes chinoises, il est donc théoriquement en transit », souligne Bloomberg.
La Maison-Blanche a mis fin aux dérogations autorisant certains pays à continuer d’importer du pétrole iranien le 2 mai.
Sanctions US contre une société chinoise
Entre-temps, les Etats-Unis ont appliqué des sanctions contre une entreprise chinoise qui a acheté du brut iranien en violant les interdictions américaines relatives à de tels achats, a déclaré le secrétaire d’États américain, Mike Pompeo. Selon les informations du Trésor des États-Unis, les mesures punitives concernent la société chinoise Zhuhai Zhenrong et son directeur général, Youmin Li.
Pompeo a ensuite insisté pour que les sanctions soient introduites dans le cadre de la campagne visant à imposer une pression maximale à l’Iran.
«Nous avons toujours dit que les sanctions seraient appliquées. Nous ne pouvons pas tolérer que l’argent continue d’arriver aux ayatollahs, mettant en danger la vie des soldats américains», a ajouté Mike Pompeo.
Zhuhai Zhenrong est la principale entreprise publique chinoise qui importe du pétrole iranien, depuis 1995, rappelle l’AFP.
Les sanctions américaines contre l’Iran
Washington a réimposé depuis août, en deux salves, des sanctions économiques contre Téhéran, conséquence de la décision de Donald Trump de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à l’issue d’âpres négociations. Depuis novembre dernier, tous les pays sans exception sont ainsi passibles de sanctions américaines s’ils achètent du pétrole à l’Iran.
Les réactions sur les sanctions américaines contre l’achat du pétrole iranien
Réagissant à la déclaration des États-Unis de mettre fin aux exemptions de commerce de pétrole avec l’Iran qui permettaient encore à certains pays d’en profiter, les ministres français, allemand et britannique des Affaires étrangères ainsi que la haute représentante de l’Union européenne ont déclaré regretter cette décision.
Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Sayed Ali Khamenei, a signalé pour sa part que les États-Unis cherchaient à faire plier le peuple iranien à travers leurs sanctions économiques. Il est revenu sur la décision américaine de non prolongation des exemptions sur le brut iranien et a indiqué que les tentatives américaines de porter atteinte à l’Iran seraient vaines.
Sources: PressTV + Sputnik