Le ministre des Finances, Ghazi Wazni, a prononcé, ce mercredi 6 mai, un discours lors de la Rencontre nationale au palais présidentiel de Baabda.
Il a rappelé qu’aujourd’hui est une journée de dialogue national pour discuter du plan de relance économique parce que les années à venir détermineront l’avenir économique du Liban.
Il a indiqué que « le gouvernement a approuvé un plan quinquennal complet de relance financière (2020-2025) lors de sa réunion du 30 avril 2020 pour faire face à de multiples crises économiques, financières, monétaires et sociales sans précédent qui apparaissent à travers les indicateurs suivants:
-Une contraction économique d’environ 13%
-Une inflation s’aggravant à plus de 50%
-Une baisse significative du taux de change de la livre libanaise
-Une paralysie dans le secteur bancaire
-Une augmentation significative des taux de pauvreté pour dépasser 45% des citoyens et du chômage à plus de 35%
-Un déficit budgétaire élevé et un endettement insoutenable élevé.
Le ministre Wazni a affirmé que « le plan est un moyen de sortir de la crise, une réforme, transparente, crédible, qui fournit pour la première fois des chiffres clairs sur les pertes cumulées, notamment dans le secteur financier ».
Et d’ajouter : « Le plan vise à rétablir la confiance, à accroître la croissance économique, à promouvoir un système financier sain et à garantir la viabilité des finances publiques au Liban ».
Il a fait savoir que le plan repose sur les piliers suivants :
« Dans la politique de change et la politique monétaire: le plan adopte la politique de change flexible dans la phase à venir de manière progressive et étudiée.
Dans les finances publiques: le plan ramène le déficit du budget public de 11,3% du PIB en 2019 à 5,3% en 2020 puis à 0,7% en 2024 grâce à une réduction des dépenses publiques.
Dans le compte courant ou le soutien extérieur: les besoins de financement extérieur pour la période 2020-2024 sont estimés à environ 28 milliards de dollars pour financer la solde du déficit du commerce et des services.
Le plan tente d’obtenir le soutien de plusieurs sources externes, dont le Fonds monétaire international, 10 milliards de dollars, la CEDRE 11 milliards de dollars, et d’autres ressources telles que des prêts et des subventions avec les pays donateurs, les fonds et les institutions.
En restructuration de la dette publique: la dette publique est de 90,2 milliards de dollars en 2019, répartie 63% pour la dette en livres et 37% pour la dette en devises étrangères.
Dans la restructuration de la Banque du Liban: les pertes cumulées dans le budget de la Banque du Liban sont estimées à environ 63,6 milliards de dollars résultant du coût de la stabilisation de trésorerie, des opérations de stratégie financière, de la couverture de la balance des paiements et des déficits financiers, notamment l’électricité et les dettes accumulées de l’État.
Le plan comprend la création de la Société nationale de gestion des biens publics, qui contient des actions des principales sociétés détenues par l’État et des actifs immobiliers dans l’objectif de réaliser les bénéfices de la société pour financer l’augmentation du capital de la Banque du Liban.
Lors de la restructuration du secteur bancaire: les pertes cumulées des banques commerciales sont estimées à 83,2 milliards de dollars résultant des pertes de la Banque du Liban d’environ 53,9 milliards de dollars, les prêts au secteur privé déclinent de 12,3 milliards de dollars et l’État n’a pas payé ses dettes de 17,3 milliards de dollars.
Le gouvernement s’efforce de conserver les fonds des déposants et d’absorber les pertes, de récupérer l’argent volé ou passé en contrebande par des moyens illégaux.
Stimuler la croissance économique: basé sur les réformes et le développement du système économique existant en soutenant les secteurs productifs.
Le plan est positif pour négocier avec le Fonds monétaire international, les pays donateurs et les créanciers, parce qu’il vise à protéger les fonds des déposants, à atténuer les préoccupations des citoyens et à réduire l’impact de la crise économique et financière », a-t-il conclu.
Source: Avec ANI