Les ministres saoudien et russe du pétrole ont insisté mercredi à l’orée de la réunion mensuelle de suivi de l’Opep+ sur la nécessité d’un strict respect des baisses de production promises pour rééquilibrer le marché de l’or noir heurté de plein fouet par la pandémie de Covid-19.
Les deux hommes ont salué des signes « encourageants » de reprise de la demande, en introduction de la réunion de suivi de l’accord, désormais mensuelle et par visioconférence. Le ministre russe Alexandre Novak a cependant souligné « la fragilité » du marché et « les incertitudes » qui planent sur la demande en or noir, dans un discours retransmis sur le site du cartel.
Selon lui, les obligations sur la baisse de la production dans le cadre de l’Opep+, à savoir les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix pays producteurs alliés, ont été remplies à 95% en juillet. « Mais on ne peut pas s’arrêter là, nous devons assurer le respect absolu de l’accord Opep+ », a-t-il demandé.
« Au cours des trois derniers mois, les fondamentaux des marchés pétroliers mondiaux se sont considérablement améliorés », a pour sa part salué le ministre saoudien de l’Energie Abdel Aziz ben Salmane, demi-frère du puissant prince héritier Mohammad ben Salmane (MBS). « Nous voyons des signes encourageants de reprise de la demande d’énergie, alors que les économies continuent de se rouvrir dans de nombreuses régions du globe », a-t-il poursuivi, avant le début des discussions à huis clos.
L’objectif de leur réunion virtuelle de mercredi est de statuer sur la marche des coupes de production que les signataires de l’Opep+ s’imposent depuis mai en réponse à la chute de la demande provoquée par la pandémie.
Paola Rodriguez Masiu, analyste de Rystad, attend « peu de surprises. La réunion du mois d’août devrait être très calme, si ce n’est ennuyeuse pour les normes de l’Opep », qui est allée jusqu’à déclencher une courte mais fratricide guerre des prix au début du mois de mars. Selon elle et plusieurs autres analystes, les échanges devraient en effet se concentrer sur le respect par l’ensemble des membres de leurs engagements de limitation de production d’or noir.
Deux mauvais élèves, le Nigeria et l’Irak, sont dans le collimateur: ces derniers « devraient réduire leur production de pétrole de 114.000 et 400.000 barils par jour respectivement en août et septembre afin de compenser leur surproduction entre mai et juillet », avait indiqué mardi Eugen Weinberg, de Commerzbank. Le ministre saoudien a d’ailleurs insisté sur les compensations demandées aux retardataires qu’il espère réalisées « d’ici la fin du mois de septembre ».
Source: Avec AFP