Des criminels ont peut-être volé jusqu’à la moitié des allocations chômage que les États-Unis ont versées au cours de la dernière année, soit plus de 400 milliards de dollars, relate le portail d’information Axios.
Cette fraude avec les allocations chômage pendant la pandémie pourrait facilement atteindre les 400 milliards de dollars (330 milliards d’euros), selon certaines estimations, et la majeure partie de l’argent s’est probablement retrouvée entre les mains de syndicats du crime étrangers, affirme le site Axios en se référant à des experts.
Blake Hall, PDG d’ID.me, un service qui essaie de prévenir ce type de malversation, a indiqué à Axios que les États-Unis avaient perdu cette somme à cause de réclamations frauduleuses.
«Jusqu’à 50% de toutes les allocations chômage pourraient avoir été volées.»
Selon Axios, les autorités savaient à l’avance que la fraude était inévitable, mais elles ont décidé que distribuer l’argent aux personnes qui en avaient désespérément besoin était plus important que de s’assurer laborieusement de l’authenticité de toutes les demandes.
Haywood Talcove, PDG de LexisNexis Risk Solutions, estime qu’au moins 70% de la somme volée a finalement quitté le pays, une grande partie se retrouvant entre les mains de syndicats criminels en Chine, au Nigeria, en Russie et ailleurs.
Axios signale à ce propos qu’il ne s’agit plus seulement de vol, mais aussi d’une question de sécurité nationale.
L’argent transféré à l’étranger via les bitcoins
Le schéma utilisé est assez simple: des «mules», des voyous de bas niveau, reçoivent des cartes de débit et retirent de l’argent aux guichets automatiques. Cet argent est ensuite transféré à l’étranger, souvent via des bitcoins.
Au 8 mai dernier, le nombre d’Américains touchant une allocation chômage dépassait les 3,7 millions, alors que le taux de chômage était durant le même mois de 5,5%.
Avant la pandémie, les demandes d’allocations étaient relativement rares, et les criminels internationaux ne les considéraient pas comme une cible lucrative.
Plus de 394.000 requêtes
Tout a changé à la mi-mars 2020, alors que le nombre de demandes s’envolait jusqu’à trois millions, pour dépasser les 6,6 millions une semaine plus tard.
La Federal Trade Commission américaine avait annoncé en avril 2021 avoir reçu en 2020 plus de 394.000 requêtes d’individus déclarant que leurs données personnelles avaient été utilisées frauduleusement pour obtenir des prestations gouvernementales. Le nombre de ces plaintes, qui concernent majoritairement les demandes d’allocations chômage, avait augmenté de 3.000% par rapport à 2019.
Source: Sputnik