L’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) a été élu le 31 octobre à la tête du Brésil en battant de justesse le président de droite sortant, Jair Bolsonaro, à 50,83% contre 49,17%, selon les résultats officiels quasi-définitifs, cités par l’AFP.
L’ancien métallo de 77 ans au destin digne d’un film de Hollywood, qui a connu la faim dans son Pernambouc (nord-est) natal, fera son retour au sommet de l’Etat le 1er janvier.
« C’est le jour le plus important de ma vie », avait-il déclaré en matinée au moment de voter.
Lula avait atteint une popularité record à l’issue de ses deux premiers mandats (2003-2010), mais avait ensuite connu la disgrâce, passant par la case prison, après des condamnations pour corruption finalement annulées pour vice de forme.
Après cette victoire serrée, Lula va devoir composer avec un Parlement qui penche clairement à droite et devra nouer des alliances pour gouverner.
Jair Bolsonaro est le premier président se présentant à un second mandat à ne pas être réélu depuis 1985.
Polémique autour de barrages filtrants ayant retenu des électeurs
Aucun incident violent n’est venu entacher le vote des quelque 156 millions de Brésiliens appelés aux urnes, selon l’AFP.
Mais ce second tour a été marqué par une vive polémique autour de barrages filtrants de la Police routière fédérale (PRF) qui ont retenu des électeurs, notamment dans les régions pauvres du nord-est, fief électoral de Lula.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéo montraient des embouteillages monstres ou des autocars transportant des électeurs bloqués dans les barrages.
Sur son compte Telegram, Lula avait jugé «inadmissible» ces barrages policiers, en dépit d’une décision judiciaire de la veille qui les interdisait.
Mais Alexandre de Moraes, président du Tribunal supérieur électoral, a toutefois relativisé ces problèmes, affirmant en conférence de presse que, malgré des retards, «aucun autocar n’a rebroussé chemin et tous les électeurs ont pu voter».