« Comment peut-on lever le regard de ce qui se passe à Gaza ? C’est une tragédie ! », demande Francesca Albanese, la Rapporteure spéciale de l’Onu sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, lors de son discours prononcé, le samedi 11 mai, lors d’un Forum en soutien à la Palestine en Tunisie.
« Ce qui se passe à Gaza, je l’ai dit depuis le premier jour, est choquant, mais ce n’est pas surprenant. Israël a tué près de 35 mille personnes parmi lesquelles 15 mille enfants, sans oublier la destruction de Gaza. Le but de cette campagne militaire est la vengeance contre tous les Palestiniens, à Jérusalem (Al-Qods occupée, et en Cisjordanie », a fait observer l’experte italienne de l’Onu.
Francesca Albanese rappelle qu’en sept mois, ‘Israël’ a pu tuer constamment autant de gens, dont 70% sont des femmes et des enfants.
Par conséquent, l’experte de l’Onu affirme qu’il ne s’agit pas d’une guerre et qualifie, sans hésitation, ce qui se passe à Gaza de « génocide ».
Évoquant le déni du génocide en cours à Gaza par l’Occident, la juriste onusienne a affirmé dans une interview accordée à l’agence turque Anadolu : « Il y a effectivement dans les pays occidentaux un très fort malaise et un manque de confort dans l’utilisation du mot génocide parce que justement, ça évoque l’holocauste ».
Et la Rapporteure spéciale de l’Onu sur la Palestine d’ajouter : « il est donc impossible d’imaginer qu’Israël est en train de commettre un génocide, mais effectivement c’est ce qu’il est en train de faire ».
Mettant l’accent sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, Francesca Albanese a expliqué : « Les expériences ou les opinions personnelles ne constituent pas un génocide. Ce qui constitue un génocide est établi par le droit international. Il faut lire la convention, il faut se rappeler aussi que cette convention crée une obligation de prévenir le génocide ».
Et Francesca Albanese de rappeler la décision rendue par la Cour internationale de justice (CIJ) demandant à ‘Israël’ d’empêcher d’éventuels actes de génocide : « Ceux qui ne sont pas d’accord avec mon analyse, je leur rappelle que le 26 janvier dernier la CIJ s’est prononcée sur la plausibilité du risque du génocide ».
« Il fallait s’activer pour arrêter ce qu’Israël est en train de faire, l’ont-ils fait ? Non ! », a-t-elle insisté avant de tenir les pays occidentaux, parmi d’autres, responsables de ce qui se passe à Gaza.
La Rapporteure mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a fait part de son espoir de voir la mobilisation des jeunes à travers le monde prendre de l’ampleur en étant suivie par d’autres acteurs de la société : « Les jeunes gens sont en train de faire bouger, de faire secouer les campus et le système, mais il faut les appuyer et les soutenir, où sont les syndicats, où sont les travailleurs ? ».
« Si on ne quitte pas sa zone de confort au moment où il y a un génocide retransmis par ses propres victimes, qu’est-ce qui reste de notre humanité ? », s’est-elle indignée.
Rappelons qu’au moins 35000 Palestiniens, en majorité des femmes et d’enfants, sont tombés en martyre depuis le 7 octobre suite aux bombardements israéliens contre la bande de Gaza.