Des heurts ont opposé vendredi des Palestiniens à l’armée d’occupation israélienne lors d’une marche en Cisjordanie occupée pour protester contre un nouveau avant-poste installé par des colons israéliens.
« Nous sommes venus dans cette zone pour protester et dire: +cette terre est à nous, pas à vous+ », a déclaré à l’AFP Ghassan Bazour, chef du conseil du village de Raba, dans le nord de la Cisjordanie.
Les colonies israéliennes en Cisjordanie sont régulièrement dénoncées par l’ONU comme illégales au regard du droit international. Les avant-postes comme celui établi à Raba pendant la nuit — composés de tentes et de caravanes — sont eux illégaux selon le droit israélien.
Un groupe d’hommes brandissant des drapeaux palestiniens et ceux du parti Fatah ont marché depuis Raba jusqu’à une colline voisine où des colons avaient installé un avant-poste, a rapporté un journaliste de l’AFP présent sur place.
Après avoir effectué la prière du vendredi au pied de la colline, les manifestants se sont dirigés vers l’avant-poste, jusqu’à ce que des soldats israéliens arrivent et les dispersent avec du gaz lacrymogène, selon le journaliste.
L’armée israélienne n’a pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.
Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué avoir apporté des soins à 13 personnes qui avaient inhalé du gaz lacrymogène.
Bazour a déclaré que les colons avaient pris le contrôle du sommet de la colline pour y établir un avant-poste, interdisant aux Palestiniens l’accès à des terres agricoles voisines.
« J’appelle à des marches massives (…) pour arrêter cette agression », a déclaré à l’AFP Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur, dépendant de l’Autorité palestinienne.
Les violences en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, avaient connu une importante recrudescence depuis la formation du cabinet de coalition d’extrême droite fin 2022 qui prône son annexion. Quelques 200 Palestiniens avaient été tués dans des attaques de colons ou de soldats ou pendant des opérations de résistance avant l’éclatement de la guerre contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023.
Depuis, au moins 956 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l’AFP à partir de données de l’Autorité palestinienne.
Ce vendredi, l’armée d’occupation a tué le jeune adolescent Amro Ali pendant une incursion dans la localité de Ya’bod, au sud-ouest de Jénine.
Dans le même temps, au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des opérations palestiniennes ou lors d’incursions militaires israéliennes meurtrières, selon les données officielles israéliennes.