Le Hamas a dit lundi examiner une proposition israélienne de trêve dans la bande de Gaza qui, a averti l’ONU, traverse « probablement la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre.
Un peu plus tôt, un responsable du Hamas a indiqué à l’AFP que la proposition israélienne sur un cessez-le-feu temporaire, transmise par les médiateurs égyptiens, évoque aussi une « fin permanente à la guerre » qu’Israël conditionne au désarmement du mouvement islamiste palestinien, « une ligne rouge (…) non négociable » pour celui-ci.
Une délégation du Hamas s’était rendue ce week-end au Caire pour des discussions avec des représentants de l’Egypte et du Qatar qui, avec les Etats-Unis, font office de médiateurs dans le conflit.
Selon ce responsable, la proposition israélienne prévoirait « la libération de la moitié des otages » la première semaine après l’accord en échange d’un cessez-le-feu d' »au moins 45 jours » et l’entrée d’aide dans le territoire palestinien.
Pour mettre définitivement fin à la guerre qui dure depuis 18 mois, Israël exige, selon le même responsable, le désarmement du Hamas et de tous les groupes armés palestiniens à Gaza.
« La position du Hamas et des factions de la résistance est que les armes de la résistance constituent une ligne rouge (…) non négociable », a-t-il souligné à l’AFP.
Dans un communiqué, le mouvement palestinien a indiqué que sa direction étudiait la proposition remise par les médiateurs et qu’elle « présentera sa réponse dès que les consultations nécessaires seront terminées ».
« Nous ne renoncerons pas à (nos revendications sur) l’arrêt définitif de la guerre et le retrait de l’occupation. Toutes les idées et propositions qui ne comportent pas ces constantes seront vouées à l’échec », a assuré un responsable du Hamas ce mardi.
Et de réitérer : « Le retour à l’accord conclu en janvier et la mise en exécution de toutes ses clauses et étapes sont le seul accès réel pour ramener les captifs de l’occupation ».
Lundi après-midi, les Brigades al-Qassam ont assuré que leurs combattants ont dynamité une maison piégée dans laquelle des militaires de l’occupation étaient retranchés dans la région Abou Rous, à l’est de Rafah, au sud de l’enclave. Il y aurait des tués et des blessés.
Le Brigades al-Qods du Jihad islamique ont pour leur part indiqué « avoir pilonné des forces ennemies infiltrées dans l’axe de Netzarim à l’aide de salves de roquettes »
Après deux mois de trêve qui a permis le retour en Israël de 33 captifs, incluant huit morts, en échange de la sortie d’environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes, l’armée d’occupation israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire contre la bande de Gaza. Refusant de passer à la seconde phase de l’accord conclu en janvier.
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé mardi qu’au moins 1.630 Palestiniens avaient été tués et 4.302 blessés depuis cette date. Ce qui porte à plus de 51 mille le nombre de martyrs à Gaza depuis le début de la guerre israélienne et à 116.343 celui des blessés.
17 martyrs et 69 blessés ont été signalés ces dernières heures par le ministère. Ce mardi, l’armée d’occupation a bombardé la porte arrière de l’hôpital Koweït à Khan Younès. L’un de ses employés a succombé.
38 personnes ont été tuées depuis le dimanche. Ces derniers jours, les attaques israéliennes visent Khan Younes, au sud de l’enclave et l’est de Gaza-ville.
Un raid perpétré dans la nuit de lundi à mardi sur un bâtiment de 4 étages dans la localité de Khazaa à l’est de Khan Younes a tué 5 citoyens de la famille Qdeih.
A Gaza-ville, les dépouilles de 6 martyrs ont été dégagées ce matin, des décombres d’une maison bombardée dans le quartier al-Touffah, à l’est.
A Rafah, les destructions des carrés résidentiels se poursuivent sans arrêt. Cette ville désormais séparée de Khan Younès par l’axe Morag et entièrement assiégée fait partie de la zone tampon envisagée par l’armée d’occupation. 90% de ses habitations ont été détruites. Ses habitants n’ont plus aucun espoir d’y retourner.
La situation humanitaire, la pire
Des centaines de milliers de Gazaouis ont depuis été déplacés, tandis qu’Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, avant même la reprise de son offensive.
« La situation humanitaire est maintenant probablement la pire depuis le début des hostilités il y a 18 mois », a prévenu le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué.
Le petit territoire où s’entassent 2,4 millions d’habitants souffre d’une pénurie de nourriture, d’eau, de carburants et d’autres produits de première nécessité, selon l’Ocha.
« Nous manquons de médicaments, de fournitures médicales, de tout dans les hôpitaux », témoigne à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le docteur Ahmed al-Farah.
Source: Divers