Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé mercredi qu’une « grande proportion » de la population à Gaza mourrait de faim.
« Je ne sais pas comment on pourrait appeler cela autrement que des gens mourant de faim en masse, et c’est créé par l’homme. C’est très clair, et c’est à cause du blocus », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse à Genève.
« Les 2,1 millions de personnes piégées dans la zone de guerre qu’est Gaza sont confrontées à un autre tueur, en plus des bombes et des balles : ils meurent de faim. Nous assistons aujourd’hui à une hausse fatale des décès liés à la malnutrition », a-t-il indiqué.
Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique de Gaza. Il a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars à l’enclave palestinienne, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
Il a exclu les organisations humanitaires de l’ONU et les ONG et n’a permis qu’à une organisation américaine au financement opaque, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) de distribuer cette aide. Tout en ouvrant le feu sur les demandeurs d’aide tuant plus de 1000 d’entre eux depuis mai dernier, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.
« Le taux de malnutrition aiguë globale dépasse 10%, et plus de 20% des femmes enceintes et allaitantes ayant fait l’objet d’un dépistage souffrent de malnutrition, souvent sévère », a détaillé le chef de l’OMS.
« Nous demandons un accès total et un cessez-le-feu, et nous demandons une solution politique (…), une solution durable, et nous exigeons également la libération des otages comme nous l’avons toujours dit », a-t-il dit.
L’OMS a pu recenser depuis le début de l’année 21 décès d’enfants de moins de cinq ans liés à la malnutrition, mais l’organisation souligne que ce chiffre est en dessous de la réalité.
Mardi, un hôpital de Gaza avait affirmé que 21 enfants étaient morts de malnutrition ou de faim en 72 heures dans le territoire assiégé, ravagé par plus de 21 mois de guerre.
« Depuis le 17 juillet, les centres de malnutrition aiguë sévère sont pleins » et manquent d’aliments thérapeutiques, a indiqué M. Tedros.
Israël accuse de son côté le mouvement Hamas d’exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l’aide. La GHF fait elle aussi porter la responsabilité de la situation humanitaire sur le Hamas.
Les autorités israéliennes affirment régulièrement laisser passer des quantités importantes d’aide, mais les ONG dénoncent de nombreuses restrictions israéliennes qui empêchent l’envoi de l’aide.
Source: Avec AFP