A l’écriture de cet article, rien ne dit que le président américain Donald Trump a pris la décision de frapper la Syrie, mais il s’obstine toujours à attribuer à Damas la présumée attaque chimique à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb.
Quelques temps après que l’AFP a rendu compte, à la foi d’une source anonyme, que la Maison Blanche est en train d’examiner des options militaires fournies par le Pentagone, M. Trump a fait une nouvelle apparition dans la soirée de ce jeudi, mais sans annoncer de frappes militaires.
Il a de nouveau dénoncé avec force l’attitude du président syrien Bachar al-Assad, lui attribuant de nouveau la responsabilité de la présumée attaque chimique « terrible », laissant entendre qu’il pourrait prendre une initiative.
« Ce qui s’est passé en Syrie est une honte pour l’humanité et il est au pouvoir, donc je pense que quelque chose devrait se passer », a-t-il déclaré depuis l’avion présidentiel Air Force One, refusant de donner des précisions sur ce qu’il entendait faire.
Auparavant, l’agence Reuters avait rapporté qu’il a nié avoir « informé le Congres des options militaires contre la Syrie », démentant une information de la CNN.
Mercredi, M. Trump avait menacé de passer à l’action en Syrie, s’entêtant à accuser Damas d’avoir perpétré cette attaque chimique présumée, refusant d’attendre les résultats d’une enquête internationale, et ignorant les versions de faits de la Russie et de Damas.
Ce jeudi, le ministre syrien des AE Walid Mouallem a reconnu les raids de l’aviation syrienne, mais a démenti le fait qu’elle ait utilisé des armes chimiques. Il a accusé les groupes terroristes dont le front al-Nosra qui est fortement présent dans la province d’Idleb de stocker des armes chimiques dans les quartiers résidentiels.
Moscou aussi est de cet avis. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, les Etats-Unis n’ont aucune preuve objective sur l’implication de Damas dans cette attaque. le quotidien israélien Maariv rapporte pour sa part que le président russe Vladimir Poutine a réprimandé le Premier ministre israélien Benjamin Netayahu pour avoir accuser Damas sans attendre les résultats d’une enquête.
Le dernier mot de la Russie.. et de l’Iran
S’agissant des options présentées par le Pentagone, elles incluraient selon le responsable qui a requis l’anonymat des frappes permettant de clouer au sol l’aviation syrienne. S’exprimant jeudi en début d’après-midi à Washington, il avait indiqué toutefois qu’aucune décision n’avait été prise.
Le secrétaire à la Défense Jim Mattis communique activement avec le chef du conseil de sécurité nationale du président américain, le général H.R. McMaster, selon la même source.
Selon l’AFP, la présence en Syrie de militaires russes venus appuyer le pouvoir syrien complique la tâche des militaires américains. D’autant qu’ils ont installé des défenses anti-aériennes performantes.
A cet égard, c’est le secrétaire d’Etat américain pour les Affaires étrangères Rex Tillerson qui s’est adressé dans la soirée à la Russie.
« L’attaque d’Idleb va se refléter sur les relations des Etats-Unis avec Moscou et la réponse de Moscou influera sur notre positions », a-t-il mis en garde.
Le président turc qui a affiché une grande satisfaction des dernières positions américaines belliqueuses, exprimant sa volonté d’y faire part, à lui aussi a eu des mots pour le président russe.
Il a affirmé avoir évoqué l’attaque imputée au pouvoir syrien lors d’un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine.
« J’ai parlé avec M. Poutine. Mais M. Poutine dit : +(Bachar al-)Assad est-il ou non derrière cela ?+ S’il ne comprend pas cela depuis deux jours, alors cela nous peine », a-t-il dit.
Ayant affiché pendant ces deux derniers jours une position de soutien infaillible avec le pouvoir syrien, Moscou n’a toutefois pas signalé quelle serait sa réaction en cas de frappes américaines. L’Iran non plus n’a pas donné son dernier mot.
A la fermeture de cet article, le spectre d’une guerre internationale et régionale encore plus directe plane sur la Syrie.
Source: Divers