Dans la conférence de presse de la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, le plus important n’est certes pas qu’elle ait démenti des accusations d’utilisation de gaz de chlore dans la Ghouta orientale, proférées par des milices de l’opposition syrienne armée.
« Les déclarations selon lesquelles les forces gouvernementales syriennes auraient utilisé du chlore à Ein Tarma, une banlieue est de Damas, constituent le début d’une campagne médiatique déclenchée par l’Occident contre les autorités syriennes et font partie d’un « show chimique », a annoncé Maria Zakharova via Facebook, en réponse aux rumeurs véhiculées depuis samedi par plusieurs sites d’information de l’opposition syrienne faisant état de l’empoisonnement au chlore de 30 combattants à Aïn Tarma.
Mais ce qui importe est surtout la manière avec laquelle elle a épinglé le texte d’accusation relayé depuis, et surtout son curieux anglais impeccable.
« Le show chimique gagne en ampleur. L’information sur « l’utilisation du gaz dans la Ghouta orientale » confirme à nouveau le lancement d’une campagne médiatique contre Damas. Un bout de papier rédigé conformément aux canons des services de presse occidentaux constate le début d’une « attaque chimique » et la condamne. Il convient surtout de noter son anglais impeccable, l’anglais utilisé dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans d’autres documents internationaux », a écrit la diplomate sur sa page Facebook, rapporte l’agence russe Sputnik.
Elle a souligné que le style de l’information n’était pas familier ou littéraire, mais propre au droit international.
Le texte concerné est le communiqué publié par Faïlaq al-Rahmane, une milice takfiriste particulièrement active dans la Ghouta orientale, à l’est de Damas.
Selon Mme Zakharova, «plus tard, ces phrases seront proposées aux collègues occidentaux, notamment pour rédiger une déclaration du président du Conseil de sécurité condamnant +les attaques chimiques du régime contre la population civile+ ».
« Mais ce n’est qu’un prélude », a ajouté la diplomate.
Une source diplomatique bien informée avait précédemment confié à Sputnik que les officiers russes du Centre pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie qui se trouvaient samedi dans le quartier d’Al-Kabbas n’avaient pas confirmé l’utilisation de l’arme chimique par les forces gouvernementales.
Depuis près de trois semaines, l’armée syrienne mène l’offensive à Aïn Tarma, libérant de nouveaux quartiers et avançant dans la partie est de Damas, contrôlée depuis plus de 5 ans par des groupes armés radicaux. Ces derniers subissent de lourdes pertes et sont obligés de reculer.