Les combattants kurdes irakiens ont annoncé avoir repris à Daech ce dimanche la ville de Bachika près de Mossoul dans le cadre de l’offensive des forces irakiennes contre le dernier bastion des takfiristes wahhabites en Irak.
Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, qui se trouve en Irak, a été informé de cette libération par le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a déclaré un responsable américain.
Les combattants kurdes, les peshmergas, ont déclaré aux journalistes présents sur les lieux qu’ils étaient entrés dans Bachika, mais la presse n’a pas été autorisée à pénétrer dans la ville.
Selon l’agence Associated Press, les militaires irakiens et les forces kurdes ont ouvert ce dimanche deux nouveaux fronts au nord-est de Mossoul.
Comme l’ont indiqué les représentants kurdes à l’agence, l’offensive a été lancée près de la ville de Bashika.
Selon le général irakien Haider Fadhil, l’offensive se poursuit également sur la ville elle-même. Elle est déjà encerclée et certains de ses quartiers, ainsi que deux localités voisines, sont déjà libérés.
Carter au Kurdistan
Ashton Carter est lui, arrivé ce dimanche à Erbil, au Kurdistan irakien, pour faire le point sur le rôle joué par les forces kurdes dans la bataille pour reprendre Mossoul, a constaté un journaliste de l’AFP.
M. Carter, qui s’était rendu la veille à Bagdad, devait s’entretenir avec le chef de la région autonome kurde irakienne, Massoud Barzani.
Le chef du Pentagone s’est félicité de la « complète coordination » entre les forces gouvernementales irakiennes et les peshmergas, les combattants kurdes, dans l’offensive, malgré les tensions sous-jacentes entre le gouvernement de Bagdad et le gouvernement régional d’Erbil.
Les peshmergas ont repris à l’EI du territoire au nord et à l’est de Mossoul. Le plan d’attaque irakien prévoit qu’ils s’arrêtent à environ 20 kilomètres de la ville, laissant ensuite les forces gouvernementales prendre le relais pour pénétrer dans Mossoul proprement dit.
« Ils ont quasiment atteint » cette ligne de 20 kilomètres, a indiqué samedi à Bagdad un responsable militaire américain. « Cela va se solidifier » dimanche ou lundi, a-t-il assuré.
Carter a déjà rencontré samedi à Bagdad le Premier ministre irakien Haider el-Abadi et le chef militaire de la coalition anti-terroriste, le général américain Stephen Townsend.
Les militaires américains estiment que l’offensive lancée lundi dernier pour reprendre Mossoul, la deuxième ville d’Irak aux mains de l’EI depuis 2014, se déroule jusqu’à présent conformément aux attentes de la coalition internationale.
Mais la bataille pourrait durer « des semaines ou des mois », répètent-ils, en prévoyant des combats urbains difficiles lorsque les forces irakiennes atteindront l’agglomération.
Le général Townsend a souligné samedi devant la presse que la résistance de l’EI s’était « durcie » ces derniers jours, « ce qui n’est pas surprenant ».
« La résistance (des terroristes) est assez significative », a-t-il déclaré, évoquant des tirs de mortiers, l’utilisation de véhicules bourrés d’explosifs conduits par des kamikazes et de mines artisanales, et « même des missiles anti-tanks ».
Les militaires américains estiment qu’il y a « de 3 à 5.000 » miliciens dans la ville même ainsi que plus « de 1.000 à 1.500/2000 » autres, dispersés à sa périphérie pour retarder l’assaut des forces irakiennes.
Source: AFP