Les Etats-Unis ont mis lundi leur veto à une résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale d’alQods comme capitale d' »Israël », un texte approuvé par leurs quatorze partenaires au Conseil de sécurité.
Ce vote favorable formulé par quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité, dont les plus proches alliés européens de Washington, Londres et Paris, représente un camouflet pour la diplomatie américaine.
La mise au vote lundi d’une résolution condamnant la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, « est une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas », a réagi l’ambassadrice américaine à l’ONU.
S’exprimant après ce vote, auquel Washington a mis son veto, Nikki Haley a souligné l’engagement financier des Etats-Unis au profit de la population palestinienne, en affirmant avoir « défendu » des familles palestiniennes lorsqu’elle s’est rendue au début de l’été au Proche-Orient.
Les Palestiniens jugent « inacceptable » le veto américain sur alQods
La présidence palestinienne a jugé « inacceptable » le veto mis par les Etats-Unis à la résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale d’alQods comme capitale d' »Israël ».
« Le recours condamnable et inacceptable des Etats-Unis au veto menace la stabilité de la communauté internationale par l’absence de respect qu’il révèle », a ditNabil Abou Roudeina, porte-parole du président Mahmoud Abbas.
Netanyahu dit « merci » aux Etats-Unis
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé sa reconnaissance envers les Etats-Unis après le veto mis par ces derniers à ladote résolution de l’ONU.
« Merci, Mme l’ambassadrice Haley », a tweeté M. Netanyahu en évoquant la représentante américaine aux Nations unies. « Vous avez allumé la flamme de la vérité. Vous avez dissipé l’obscurité (…). La vérité a triomphé du mensonge. Merci, président Trump. Merci, Nikki Haley ».
Pour rappel..
Pendant une semaine, la rédaction du texte a donné lieu à d’intenses négociations, parfois lors de réceptions ou au bar de l’ONU, entre la représentation diplomatique palestinienne, ayant rang d’observateur, et plusieurs pays arabes ou européens.
L’objectif était vraiment « d’avoir quatorze votes pour » face aux Etats-Unis, ont expliqué à l’AFP des diplomates. Pour cela, certaines ardeurs des Palestiniens à un premier texte plus fort et datant du 11 décembre, qui citait nommément les Etats-Unis, avaient dû être réfrénées.
Avec ce processus, même sanctionné au final par un veto, il s’agissait aussi de faire pression sur l’administration américaine et ses futures discussions avec les deux parties afin que les droits des Palestiniens soient davantage pris en compte, selon les mêmes sources. Il fallait enfin souligner que les Etats-Unis bafouaient une série de résolutions sur le conflit au Proche-Orient.
Avant le vote, Nikki Haley avait accusé les Nations unies d’avoir fait « obstacle » à la recherche d’un accord de paix. L’ONU « s’est placée entre les deux parties » et « a rejeté la faute sur les Israéliens ». « Israël a fait l’objet d’un parti pris aux Nations unies », a insisté la diplomate en assurant que Washington continuait à chercher « un accord de paix durable » au Proche-Orient.
Le 8 décembre, deux jours après l’annonce américaine sur alQods, le Conseil de sécurité avait déjà montré l’isolement des Etats-Unis lors d’une réunion convoquée en urgence. Tous leurs partenaires avaient critiqué la reconnaissance américaine avec plus ou moins de vigueur.
Après le vote lundi, les Palestiniens ont annoncé leur volonté de demander un autre scrutin à l’Assemblée générale de l’ONU (193 pays). A la différence du Conseil de sécurité, il n’y a pas dans cette enceinte de droit de veto et ses textes sont sans valeur contraignante.
Le texte soumis lundi commençait par un paragraphe rappelant dix résolutions de l’ONU adoptées entre 1967 et 2016 et affirmant que la question d’alQods devait faire partie d’un accord de paix final.
Celle approuvée en 1980, visant la colonisation de territoires, déclarait que « toutes les mesures et actions législatives et administratives prises par « Israël », puissance occupante, qui visent à modifier le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem n’ont aucune validité juridique ».
Les Etats-Unis s’étaient alors abstenus, permettant son adoption.
La France et le Royaume-Uni ont rappelé lundi qu’alQods était « une clé » pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant en paix côte à côte.
« Sans accord sur Jérusalem, il n’y aura pas d’accord de paix », a fait valoir l’ambassadeur français, François Delattre, rappelant le « consensus international » sur « une solution à deux Etats ». « Les Etats-Unis continueront à jouer un rôle extrêmement important dans la recherche de la paix au Proche-Orient », a estimé son homologue britannique, Matthew Rycroft.
Il faudrait être « fou » pour laisser les Etats-Unis jouer à nouveau les médiateurs de paix, a affirmé au contraire le président palestinien Mahmoud Abbas, qui boycottera une visite cette semaine au Proche-Orient du vice-président américain Mike Pence.
« Israël » a annexé la partie orientale d’alQods, dont elle a pris le contrôle pendant la guerre de 1967, puis voté une loi faisant de la Ville sainte sa capitale « indivisible ». Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens considèrent alQods-Est comme la capitale de leur futur Etat.
Source: AlManar + AFP