En réponse aux accusations du Maroc du 4 avril 2018 concernant sur «son soutien au Front Polisario», l’Algérie a réaffirmé, le 5 avril 2018, sa position de principe de soutien à «l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
«L’Algérie continuera à soutenir résolument et à accompagner de bonne foi les efforts du Secrétaire général de l’Onu et de son envoyé personnel M.Horst Köhler, visant à parvenir à une solution juste et durable du conflit du Sahara occidental fondée sur l’exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation, et à la légalité internationale», a déclaré le 5 avril 2018 Abdelaziz Benali Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, à l’Algérie Presse service (APS), à l’occasion de la présentation au Conseil de sécurité du rapport sur la situation au Sahara occidental par Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’Onu.
«L’Algérie prend acte avec satisfaction de la volonté du Secrétaire général des Nations unies réitérée dans son rapport au Conseil de sécurité qui vient d’être rendu public, de relancer le processus de négociation et de faciliter des négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables, entre les parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario», a déclaré le diplomate cité par l’APS, et ce «en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a-t-il ajouté selon l’agence.
Concernant la situation humanitaire au Sahara occidental, le responsable cité par la source a fait savoir qu’«elle [l’Algérie, ndlr] prend également acte avec préoccupation des graves violations des droits de l’Homme, y compris le recours à la torture perpétrées contre des Sahraouis dans le Sahara occidental occupé», tout en soulignant «que la persistance des restrictions imposées aux visiteurs étrangers y compris les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme dans l’accès au territoire du Sahara occidental, dont a fait état le Secrétaire général des Nations Unies dans le même rapport» inquiètent également les autorités algériennes. À cet effet, «l’Algérie adhère à l’opinion du Secrétaire général de l’Onu selon laquelle la surveillance de la situation des droits de l’Homme de manière indépendante, impartiale, complète et durable est une nécessité afin d’assurer la protection des Sahraouis», a affirmé Abdelaziz Benali Cherif.
L’Algérie exprime sa «préoccupation concernant le refus du Maroc, également mentionné dans le rapport du Secrétaire général, de permettre à la mission de l’Union africaine (UA) de retourner à Laâyoune (la capitale provisoire du Sahara occidental, ndlr) et de reprendre sa collaboration avec la Minurso», a expliqué le diplomate cité par la source, en rappelant «que même l’Assemblée des Chefs d’ État et de gouvernement de l’UA avait, lors de sa 30ème session ordinaire tenue les 28 et 29 janvier 2018 à Addis-Abeba, appelé instamment le Maroc à permettre à ladite mission de retourner à Laâyoune».
Selon M.Benali Cherif, toujours cité par l’APS, l’Algérie pays déplore également «la persistance des restrictions et autres contraintes imposées par le Maroc à la mission de l’Onu pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) qui, comme le rapporte le Secrétaire général, affectent la perception d’impartialité de la Minurso et sont contraires à l’Accord de principe conclu avec le gouvernement du Maroc en 2015».
Pour rappel, dans une lettre adressée le 4 avril 2018 au secrétaire général de l’Onu, le roi du Maroc Mohammed VI a affirmé que «l’Algérie a une responsabilité flagrante» au Sahara occidental tout en l’appelant à «assumer sa pleine responsabilité dans la recherche de la solution» au conflit. «C’est l’Algérie qui finance, c’est l’Algérie qui abrite, c’est l’Algérie qui arme, c’est l’Algérie qui soutient et qui apporte son soutien diplomatique au Front Polisario», a écrit le roi du Maroc Mohammed VI.
Source: Sputnik