La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les mesures coercitives unilatérales, Alena Douhan, a affirmé le mercredi 18 mai avoir constaté les effets «désastreux» des sanctions américaines en Iran, à l’issue d’une visite de 12 jours dans la République islamique.
Il s’agissait de la première visite en Iran d’un rapporteur spécial depuis 2005, et de la première visite d’un rapporteur spécial sur les mesures coercitives unilatérales, poste créé en 2014 par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
Au cours de sa visite, du 7 au 18 mai, Alena Douhan, professeure de droit international et directrice du Centre de recherche sur la paix de l’Université d’Etat de Biélorussie, a rencontré des responsables gouvernementaux, ainsi que des représentants d’organisations de la société civile, des experts en santé, et des institutions financières.
«Au cours de cette visite, nous avons pu voir les effets désastreux des sanctions sur le plan humanitaire», a déclaré Alena Douhan lors d’une conférence de presse dans la capitale iranienne.
«Violation avec le droit international»
«Les mesures imposées contre l’Iran sont en violation avec le droit international, elles sont illégales», a-t-elle lancé, appelant à la «levée des sanctions», rapporte l’AFP.
«Malheureusement, pour être réaliste, je ne pense pas qu’elles seront levées au cours du prochain mois», a-t-elle ajouté.
Des négociations ont été lancées il y a un an à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Ce dernier est devenu moribond depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis qui, sous Donald Trump, ont réimposé des sanctions étouffantes à l’Iran, entraînant en riposte son désengagement progressif de l’accord.
La visite de Mme Douhan intervient sur fond d’une forte inflation provoquée en partie par les lourdes sanctions économiques américaines.
«Je suis consciente du fait qu’aucun (rapporteur spécial) n’a visité l’Iran au cours des 17 dernières années, et j’espère que ma visite ne sera pas la dernière», a conclu Mme Douhan, tout en affirmant, sans plus de détails, que Téhéran «collabore avec l’ONU pour la mise en place d’un programme de coopération.»
Son rapport final sera présenté au Conseil des droits de l’Homme en septembre.