Frants Klintsevitch, vice-président de la commission russe de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), estime que Moscou ne devrait pas diminuer son contingent militaire dans ce pays d’ici la fin de l’année, alors les États-Unis intensifient leurs efforts pour former de nouveaux miliciens en Syrie.
Se référant à des témoins, le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a été informé ces derniers jours que les États-Unis ont mis sur pied un camp près d’Al-Rukban, qui se trouve dans la zone qu’ils contrôlent dans la province de Homs, à la frontière avec la Jordanie. Leurs conseillers américains y accueillent des combattants destinés à former une nouvelle «opposition modérée».
«Ces actions des États-Unis s’expliquent par le succès de la Russie en Syrie, par la libération quasiment complète de son territoire, ainsi que par l’information d’après laquelle notre groupe militaire en Syrie pourrait être réduit avant la fin de l’année», a expliqué le sénateur.
Selon lui, les États-Unis n’abandonnent pas leurs tentatives de «démembrer la Syrie». «C’est pourquoi nous ne devons pas nous presser de réduire notre groupe et de nous retirer de la Syrie», a conclu M. Klintsevitch.
Les réfugiés « boucliers humains »
Or il s’avère aussi que le camp d’al-Rukban se situe à proximité d’un camp de réfugiés syriens, et le ministère russe de la Défense a accusé les militaires américains de les utiliser comme des « boucliers humains ».
« La situation humanitaire la plus difficile reste celle de la région d’al-Tanf, en raison du déploiement illégal, par les États-Unis, d’une base militaire avec interdiction de l’approcher à moins de 55 kilomètres. Des dizaines de milliers de réfugiés syriens ne peuvent pas recevoir d’aides humanitaires dans le camp voisin d’al-Rukban », a déclaré le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.
Les Syriens qui ont réussi à quitter la région confirment l’information sur la situation humanitaire désastreuse dans le camp d’al-Rukban, situé à 18 km au sud de la ville d’al-Tanf, qui abrite une base des États-Unis. Le camp héberge actuellement au moins 60 000 femmes et enfants de Raqqa et de Deir ez-Zor.
« De telles actions de la part des militaires américains et de la coalition internationale dans la région d’al-Tanf constituent une violation flagrante du droit international humanitaire et peuvent être qualifiées de crimes de guerre », conclut le communiqué du centre.
Source: Avec Sputnik