Plus de vingt civils ont été tués par des frappes de la coalition internationale dirigée par Washington près de Raqqa, bastion de la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) en Syrie. Alors que les rebelles de la coalition Jaïsh al-Fateh continuent de bombarder Alep, tuant ce mercredi 6 civils.
Raqqa: 9 femmes et 2 enfants
Selon l’OSDH, « 20 civils dont neuf femmes et deux enfants ont été tués » dans des frappes de la coalition mardi soir sur le village d’al-Hicha, à environ 40 km au nord de Raqqa. Au moins 32 autres ont été blessées, selon cette instance médiatique de l’opposition syrienne siégant à Londres qui dit disposer d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
Selon l’AFP, le village qui est contrôlé par Daesh, a aussi été la cible d’un assaut des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance dominée par les forces kurdes qui mène la bataille pour Raqqa à terre, sur mandat des Américains.
Contactée par l’AFP, la coalition a déclaré avoir mené des frappes dans le secteur sans être en mesure dans l’immédiat d’établir une quelconque responsabilité.
« La coalition confirme qu’elle a mené des frappes dans le secteur », a déclaré à l’AFP le colonel américain John Dorrian, un porte-parole de la coalition. « Cependant, des informations spécifiques sont nécessaires pour déterminer si la coalition est responsable » des frappes ayant conduit à la mort de civils.
Une porte-parole des FDS, Jihan Cheikh Ahmad, a démenti pour sa part la mort de civils, estimant que « ces accusations sont le fait de l’EI ».
Depuis le matin, le correspondant de l’AFP présent au front a entendu des bombardements incessants des avions de la coalition frapper les positions ennemies.
Les FDS ont en outre affirmé que six jihadistes wahhabites de l’EI avaient été tués par les frappes de la coalition sur al-Hacha précisant que ce groupe empêchait les civils de quitter la localité pour qu’ils servent de « boucliers humains ».
Les civils fuyant al-Hicha ont affirmé mardi à l’AFP que les combattants de l’EI avaient apporté leurs armes lourdes au village au début de l’offensive sur Raqqa, baptisée « Colère de l’Euphrate ».
« Ils se sont installés parmi nous. S’il y avait une frappe, nous étions la cible », explique à l’AFP Saada al-Aboud, femme de 45 ans originaire d’al-Hicha.
Comme pour les autres habitants, les jihadistes ont tenté de l’empêcher de quitter le village. « Nous avons dû fuir à travers champs avec nos enfants et les personnes âgées. Que pouvions-nous faire? Nous avons tout laissé derrière nous », raconte cette paysanne.
Les victimes ailleurs.
A Alep, 6 civils syriens ont péri et 20 autres ont été blessés dans des tirs sur l’enceinte de la cité universitaire en provenance des zones occupées par les rebelles, a rapporté l’agence Sana.
De même, 4 civils ont été touchés, dont 3 femmes dans le pilonnage des rebelles soutenus par les Occidentaux sur les quartiers résidentiels de la ville, dont Hamadaniyyat et Halab al-Jadidat. Lundi, 4 martyrs étaient tombés dans des tirs de roquettes contre les deux quartiers Salaheddine et Hanadaniyyat.
Depuis le lancement de leur bataille le 28 octobre dernier, les milices ont régulièrement bombardé les quartiers résidentiels aleppins loyalistes, notamment ceux situés à l’ouest de la ville.
Dans l’entourage de Damas, les miliciens de Jaïsh al-Islam soutenus par l’Arabie saoudite ont bombardé ce mercredi la région de Harasta, tuant une personne et en blessant 3 autres. Mardi, 4 civils avaient été faits blessés dont deux enfants dans des tirs contre une maternelle à Mazzé 86.
Sources: AFP, Sana